Les effets du changement climatique en région Centre-Val de Loire sont déjà observables et mesurables avec depuis 1980 un doublement des surfaces forestières vulnérables aux incendies et une avancée des floraisons d’une dizaine de jours mesurée sur les arbres et la vigne.
Le changement climatique affecte également les espaces urbains avec des évolutions marquées en région aux horizons 2050 et 2100 qui nécessitent d’anticiper l’adaptation de ces espaces. Les projections climatiques prévoient :
- Une augmentation des vagues de chaleur: de 8 jours/an avant 2005, le chiffre pourrait s’élever à 75 jours/an en 2070 selon le scénario RCP4.5 (scénario avec une politique climatique visant à stabiliser les concentrations en CO2) ;
- Une augmentation de 60% du nombre de personnes vulnérables aux fortes chaleurs entre 2018 et 2040 (à partir de 65 ans pour les femmes et 75 ans pour les hommes – source INSEE 2022). La région Centre-Val de Loire sera particulièrement touchée, cette tranche de population étant plus importante au niveau régional qu’au niveau national. D’après les estimations de l’Institut national de la statistique et des études économiques, la part de la population de la région Centre-Val de Loire âgée de plus de 65 ans passerait d’un habitant sur cinq en 2013 (510 000 habitants) à près d’un tiers en 2050 (810 000 habitants). Celle des personnes âgées de 75 ans ou plus serait « pratiquement multipliée par deux » sur la même période pour atteindre 18,3 % de la population.
- Un doublement des jours anormalement chauds au printemps et en été en 2100.
NB : Météo-France définit une vague de chaleur comme « une élévation continue des températures pendant au moins trois jours », soit une température moyenne nationale supérieure à 23,4 °C pendant au moins 3 jours et atteignant au moins une fois 25,3 °C.
La forte minéralisation et l’imperméabilisation des espaces publics renforcent les effets du changement climatique via le phénomène d’îlot de chaleur urbain. Il s’agit d’un phénomène nocturne qui est lié à l’absence de refroidissement d’un secteur géographique la nuit. En effet, les surfaces urbaines stockent la chaleur en journée, les rayons se réverbèrent sur les différentes surfaces et les vents sont plus faibles du fait de la morphologie urbaine. En conséquent, la dissipation des excès de chaleur est moindre que dans les espaces non urbanisés. Les différentes surfaces restituent durant la nuit cette chaleur accumulée, ce qui ne permet pas rafraîchir la ville. Ce phénomène des îlots de chaleur urbain est à l’origine de la surmortalité observée pendant la canicule de 2003 et constitue donc un enjeu de santé publique.
En journée, ce sont les microclimats qui expliquent les différences de confort thermique ressenties par les usagers en fonction des espaces traversés,… Ce phénomène est lié aux conditions générées par les aménagements : ombrage, circulation du vent, présence d’eau, sols ne réverbérant pas les rayons lumineux…
Afin d’améliorer le confort thermique estival pour les habitants de la région, il est essentiel d’adapter l’aménagement des espaces publics. Au travers de cet appel à manifestation d’intérêt, la Région souhaite encourager les solutions basées sur le recours au végétal et la réduction des surfaces imperméabilisées qui sont les deux leviers principaux pour améliorer le confort thermique estival. Les projets présentés seront donc analysés essentiellement au regard de la qualité de la solution proposée pour améliorer le confort thermique estival et dans une moindre mesure des co-bénéfices en termes de transition écologique et sociale.
Par ailleurs, il est recommandé aux collectivités d’intégrer à la conception de leur projet la prise en compte du principe de l’égalité Femmes – Hommes.