Interview de François Bonneau : Centre-Val de Loire, une région ouverte sur l’Europe

François Bonneau, Président de la Région Centre-Val de Loire, revient sur l’importance des liens entre sa Région et l’Europe. De la tenue des vœux à Bruxelles aux grands projets culturels et environnementaux soutenus par l’Union européenne, il détaille les actions mises en place pour renforcer cette coopération et inscrire durablement la région dans une dynamique européenne.

Vous avez choisi Bruxelles pour vos vœux, une première pour la région. Comment ce choix a-t-il renforcé la visibilité du Centre-Val de Loire auprès des institutions européennes, et quels messages clés avez-vous souhaité transmettre ?

Organiser nos vœux à Bruxelles était une manière forte d’affirmer l’importance de la dimension européenne dans l’action de la région Centre-Val de Loire. Ce choix symbolique s’adressait autant aux responsables de la Commission européenne qu’à nos partenaires régionaux, et avait pour but de souligner nos priorités communes avec l’Europe.

La transition écologique est un exemple de cette convergence : comment développer une mobilité décarbonée, promouvoir une agriculture durable et performante ? Nous partageons également une ambition commune pour soutenir la recherche et l’innovation dans des secteurs clés comme la santé, le tourisme ou les énergies renouvelables. Ces thématiques, essentielles à Bruxelles, résonnent pleinement avec les enjeux portés par notre région.

Au-delà de la cérémonie des vœux, nous avons profité de notre présence à Bruxelles pour renforcer nos liens avec l’Europe à travers des échanges concrets. Nous avons notamment évoqué la transition environnementale dans le secteur de la construction avec le programme « Habiter le Val de Loire », qui vise à conjuguer urbanisme et respect de l’environnement.

Enfin, il était essentiel de valoriser notre exemplarité dans l’utilisation des fonds européens, tels que les fonds FEDER et FSE+. Avec un taux d’utilisation supérieur à 99 %, nous veillons à maximiser les moyens financiers européens pour développer notre territoire.

Cette année marque les 20 ans de la Loire à Vélo, les 25 ans du classement du Val de Loire au patrimoine mondial de l’UNESCO, les 15 ans du classement du repas gastronomique des Français au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO et la préparation de Bourges 2028, capitale européenne de la culture. Comment ces événements renforcent-ils le rayonnement de la région à l’échelle européenne et quelles retombées espérez-vous ?

L’année 2025 sera marquée par un alignement d’événements qui illustrent la richesse et le dynamisme de notre région. Les 15 ans du classement du repas français au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO rappellent l’importance de notre territoire dans la valorisation de l’art de vivre à la française. Ce classement, obtenu grâce au travail de l’IEHCA de Tours, reflète non seulement une tradition gastronomique unique mais aussi un savoir-faire enraciné dans le « jardin de la France », terre de maraîchage, d’horticulture, de vignobles et de productions agricoles d’excellence.  

En 20 ans, la Loire à Vélo est devenue un véritable trait d’union interrégional et européen, attirant chaque année plus de 2 millions d’usagers. Cet itinéraire emblématique, reconnu pour la qualité de ses aménagements, offre bien plus qu’un simple parcours cyclable : il propose une immersion totale dans notre patrimoine culturel et naturel. Les visiteurs découvrent châteaux, villages et paysages au rythme d’une expérience durable et épanouissante.

Les 25 ans du classement du Val de Loire à l’UNESCO viennent rappeler la valeur universelle de ce territoire, fruit d’un héritage architectural et naturel unique. Cette reconnaissance met en lumière les efforts de préservation de nos châteaux, parcs et jardins remarquables, mais aussi le savoir-faire des hommes et des femmes qui façonnent ce paysage depuis des siècles.

Enfin, Bourges 2028 comme capitale européenne de la culture représente une opportunité majeure. Ce projet incarne une région en mouvement, soucieuse d’intégrer pleinement les enjeux de la transition écologique dans l’art, la culture et le spectacle. Ce positionnement nous a permis de convaincre un jury européen exigeant. Nous travaillons dès aujourd’hui à mobiliser des soutiens européens pour faire de cet événement un catalyseur culturel, économique et environnemental dont bénéficiera toute la région.

L’Union européenne est un partenaire clé pour les Régions. Quels projets concrets en Centre-Val de Loire ont bénéficié ou bénéficieront du soutien de l’Europe ?

L’Union européenne est un levier essentiel pour soutenir des projets ambitieux dans notre région. Au-delà des fonds structurels, les programmes Interreg permettent de financer des initiatives variées, comme l’innovation dans les entreprises, les projets de recherche menés par nos laboratoires ou encore des solutions pour renforcer la résilience de l’agriculture, comme l’installation d’équipements antigel dans les vignobles.

Grâce à l’anticipation de projets supplémentaires, nous consommons l’intégralité des enveloppes budgétaires qui nous sont allouées. Cette approche garantit que chaque euro disponible est investi dans des actions concrètes et utiles pour les citoyens.

Quelles actions mettez-vous en place pour encourager les jeunes du Centre-Val de Loire à s’ouvrir à l’Europe et participer à des échanges internationaux ?

Nous avons développé plusieurs dispositifs pour offrir aux jeunes de la région une ouverture sur l’Europe. Parmi eux, Trans’Europe est un programme qui me tient particulièrement à cœur. Il permet à des classes entières de découvrir une réalité européenne, indépendamment de l’origine sociale des élèves. Ce projet est préparé en amont dans une approche interdisciplinaire et peut-être exploité après le voyage pour en optimiser les retombées pédagogiques. Pour les plus âgés, nous proposons également des programmes de volontariat à l’étranger, à titre individuel.

Ces initiatives favorisent l’égalité des chances et renforcent le sentiment d’appartenance européenne chez les nouvelles générations.

Comment voyez-vous le rôle du Centre-Val de Loire dans les années à venir en Europe, notamment face aux défis de la transition écologique et numérique ?

Le rôle de l’Europe est essentiel pour relever les défis globaux. Aucune nation seule ne peut apporter une réponse suffisante à ces enjeux, mais une Europe solidaire peut devenir un moteur de transformation.

Notre région s’inscrit pleinement dans cette dynamique. À travers nos programmes, nous démontrons qu’il est possible de conjuguer développement économique, inclusion sociale et protection de l’environnement. Notre bureau à Bruxelles travaille activement pour promouvoir les atouts du Centre-Val de Loire et porter des projets innovants en partenariat avec d’autres régions européennes.

Plus largement, je crois profondément que l’Europe doit rester un espace de paix, de solidarité et de progrès partagé. C’est avec cet esprit que nous ancrons résolument notre région dans le projet européen, convaincus que l’avenir se construit ensemble.

Pour aller plus loin : retrouvez les vœux de François Bonneau en vidéo

 

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